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Économie post-Covid-19: Une reprise verte basée sur l’emploi

Économie-post-Covid-19

Les plans de relance économique devraient soutenir la transition vers des sociétés durables et inclusives fondées sur les ODD (objectifs du développement durable) et l’Accord de Paris sur le climat. Un domaine où l’île Maurice est à la traîne. En effet, la performance de la nation africaine n’est pas des plus exceptionnelles en ce qu’il s’agit des objectifs de développement durable.

Une reprise verte basée sur l’emploi. C’est ce que préconise la Lancet COVID-19 Commission qui a publié sa première déclaration officielle, à l’occasion de l’ouverture de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 15 septembre 2020.

Emploi, accès aux besoins de base et protection sociale

Selon la commission, prévenir la faillites des petites et moyennes entreprises (PME) ayant des perspectives viables est une priorité importante. La reprise, selon elle, devrait avoir comme objectif majeur un engagement sans précédent en faveur de la réorientation et de l’amélioration des compétences des personnes, y compris les compétences dans le numérique. Cela, d’autant plus que le passage brusque à une économie en ligne, pendant la crise de la Covid-19,  s’est produit dans un contexte d’une fracture numérique déjà existante.

La Lancet COVID-19 Commission indique que l’une des caractéristiques de cette crise mondiale est la forte baisse des recettes publiques. La situation des pays en développement deviendra de plus en plus désastreuse car les pays seront confrontés à des besoins sociaux croissants. Cela, dans une situation où les moyens de financer les services sociaux diminuent drastiquement. 

Cela, dans un contexte où de nombreux pays en développement ne disposent actuellement pas de programmes de protection sociale adéquats comme l’assurance chômage, le soutien à la perte de revenu et le soutien nutritionnel.

La Lancet COVID-19 Commission fait ressortir que la faim et l’insécurité alimentaire pour les populations pauvres et vulnérables représentent les défis les plus urgents de la pandémie de la Covid-19. Elle souligne que la pandémie pose également de graves problèmes de santé mentale, en particulier pour les populations à faible revenu. Et elle précise qu’il existe une forte inégalité dans la fourniture de services de santé mentale, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

Il convient de prendre en considération, comme le souligne la Commission Lancet COVID-19,  que la pandémie de la Covid-19 met en lumière et exacerbe les inégalités sociales, économiques et politiques préexistantes. Cela comprend également les inégalités de richesse, de santé, de bien-être, de protection sociale et d’accès aux besoins de base, notamment la nourriture, les soins de santé et la scolarisation. La pandémie entraîne une forte augmentation des inégalités de revenus et des crises de l’emploi pour les travailleurs faiblement rémunérés.

La Lancet COVID-19  Commission nous prévient aussi que pour nous protéger contre les zoonoses, nous avons besoin de nouvelles précautions, telles que la fin de la déforestation et la protection des zones de conservation et des espèces menacées.

Ile Maurice: 108e sur l’Indice ODD 2020

La performance de Maurice n’est pas des plus exceptionnelles en ce qu’il s’agit des objectifs de développement durable. Dans le “Sustainable Development Report 2020, The Sustainable Development Goals and Covid-19” publié au Cambridge University Press en juin 2020, Maurice se classe 108e sur un total de 166 pays avec un score de 63.8. 

L’île Maurice se place plutôt loin des premiers pays africains; le peloton de tête étant constitué par les pays du Maghreb, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. En Afrique sub-saharienne, l’île Maurice se classe 3e derrière le Cap Vert et le Ghana. 

Les points faibles de Maurice sont notamment les objectifs du développement durable (ODD) No 10: la réduction des inégalités, l’ODD No 12: la consommation et la production responsables, l’ODD No 15: la biodiversité terrestre. On note également une régression de Maurice en ce qui concerne la vie aquatique; la biodiversité côtière et marine étant d’une importance particulière pour la subsistance de certaines populations. 

Il y a également de nombreux autres domaines où les voyants sont au rouge pour l’île Maurice, à savoir, dans la réduction de la pauvreté (le taux de pauvreté après les taxes et transferts), dans la production agricole/alimentation, dans l’enseignement des matières scientifiques, dans la gestion de l’eau et l’assainissement, les énergies renouvelables, le chômage des jeunes, l’industrie, l’innovation et les infrastructures ainsi que pour la promotion de l’avènement d’une société pacifique et inclusive aux fins de développement durable. 

Ce dernier point, concernant l’avènement d’une société pacifique et inclusive, fait particulièrement écho aux revendications du mouvement citoyen qui marche sur Maurice depuis ces quelques semaines. L’indice de la perception de la corruption, qui est au rouge, est aussi en régression.