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Tourisme

Bilan financier 2020 : La Covid-19 laisse une note salée de Rs 832 millions à Lux Island Resorts

Lux Island Resorts Mauritius

Lux Island Resorts clôture l’exercice financier 2020 (se terminant au 30 juin), avec des pertes de Rs 877 millions. Le groupe hôtelier a notamment été impacté par des provisions exceptionnelles s’élevant à Rs 832 millions dues au Covid-19, explique son CEO, Désiré Elliah. Lux Island Resorts, détenu majoritairement par le groupe IBL, est le premier à obtenir des fonds (Rs 1 milliard) de la Mauritius Investment Corporation.

Avant la crise, Lux Island Resorts était sur la bonne voie pour une performance record à Maurice. De juillet 2019 à février 2020, le taux d’occupation a augmenté de 6% par rapport à la même période de l’année précédente. Le tarif moyen des chambres et les revenus par chambre disponible ont augmenté respectivement de 2% et 11% sur un an, et les réservations à terme semblaient très prometteuses.

« La pandémie de Covid-19 a affecté nos résultats dès février 2020, car c’est à cette période que les arrivées touristiques ont commencé à baisser. Durant le trimestre se terminant au 31 mars 2020, les arrivées à Maurice et aux Maldives avaient baissé de 13 % et 21 %, respectivement, par rapport à la même période l’année dernière. Cette épidémie a brisé une excellente dynamique car lorsque l’on analyse les chiffres des huit premiers mois de l’année financière 2019-2020, il est clair que nous étions partis pour réaliser une performance record de nos hôtels à Maurice », explique Désiré Elliah, Chief Executive Officer de Lux Island Resorts

Le groupe hôtelier enregistre des pertes de  Rs 877 millions pour l’exercice financier 2020 (se terminant au 30 juin) contre des profits de Rs 725 millions, l’an dernier. Le chiffre d’affaires se monte à Rs 4,8 milliards contre Rs 6,2 milliards en 2019. 

Lux Island Resorts a notamment été impacté à hauteur de Rs 832 millions en raison des « impairment of goodwill » découlant de la Covid-19. Le goodwill (en français, “écart d’acquisition“)  représente la différence entre l’actif net du bilan d’une entreprise et sa valeur de marché). 

 « Dans son évaluation du goodwill, le Groupe a dû prendre en compte l’impact de Covid-19 sur le montant recouvrable de chaque business unit, sur la base des projections de flux de trésorerie de ces unités », explique le conseil d’administration dans ses commentaires du bilan financier. En conséquence, le Groupe a comptabilisé Rs 667 millions comme dépréciation du goodwill. 

Par ailleurs,  la norme comptable IFRS 9 impose au Groupe d’estimer la probabilité de défaut de paiement des créances sur la base des recouvrements des 36 derniers mois. « En appliquant la probabilité de défaut dans le contexte actuel, conformément à la norme IFRS 9, le Groupe a enregistré une dépréciation supplémentaire de Rs 165 millions sur ses actifs financiers et non financiers pour l’année sous revue », ajoute le Board.

Chute de 53% de la valeur de l’action de Lux Island Resorts

Notons que le titre de Lux Island Resorts a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année. L’action avait démarré 2020 à Rs 50,33 pour chuter à Rs 23,50 au 30 octobre 2020. 

Après la fermeture de l’ensemble de ses établissements à compter de la mi-mars, le groupe a graduellement repris ses opérations à partir de juillet 2020, date à laquelle il a rouvert ses hôtels à l’île de La Réunion. Aux Maldives, c’est en août dernier que la réouverture a eu lieu. À Maurice, seuls trois hôtels du groupe sont actuellement opérationnels, à savoir LUX* Grand Gaube, LUX* Belle Mare et Tamassa. Afin de relever les défis posés par la crise sanitaire actuelle, le groupe a pris une série de mesures, notamment pour réduire ses coûts opérationnels.

D’autres initiatives ont été prises pour consolider la situation financière à travers la renégociation des délais de remboursement de certains prêts, limitant ainsi les sorties de liquidités. Des accords ont été trouvés avec des banques concernant un moratoire d’un an sur le remboursement du capital. De plus, Lux Island Resorts a obtenu des facilités de Rs 480 millions, auprès de banques commerciales, qui lui ont permis de couvrir ses coûts opérationnels à Maurice et aux Maldives.

À La Réunion, le groupe a obtenu un prêt de 2 millions d’euros du gouvernement français, ce qui a alimenté son fonds de roulement. Le groupe a également vendu l’Hôtel Le Récif, actif non-essentiel, pour 9 millions d’euros en août dernier.

De plus, le 18 septembre dernier, le groupe a conclu un accord avec la Mauritius Investment Corporation (MIC) pour l’achat d’obligations pour un montant de Rs 1 milliard. 

Notons qu’à l’annonce de cet accord, la rédaction d’Aufait.media a fait parvenir des questions à la direction de Lux Island Resorts. Des questions envoyées depuis le 26 septembre dernier, mais qui n’ont toujours pas été répondues jusqu’à présent. 

Ci-dessous les questions envoyées à la boite de communication représentant Lux Island Resorts (envoyées le 26 septembre 2020)

  1. LIR vient de signer un contrat avec la MIC où cette dernière souscrira à des obligations émises par LIR pour un montant de Rs 1 milliard. A quel point le groupe est-il en difficulté ?
  2. Des voix s’élèvent sur la légitimité de LIR à bénéficier de ce soutien financier, compte tenu du fait que le groupe a distribué des dividendes de plus de Rs 1 milliard de 2015 à 2019 ? Vos commentaires ?
  3. Qu’aurait-il pu se passer pour LIR si la MIC avait refusé ce soutien financier ?
  4. Pourquoi Rs 1 milliard ? Que compte LIR faire de cette somme ? 
  5. Quelles sont les stratégies (au niveau des opérations, marketing, financier, etc) que compte mettre en place LIR, pour renverser la tendance actuelle ? 
  6. Quel est l’état d’esprit de vos employés avant la réouverture des frontières. Ont-ils été formés ? Comment LIR compte-t-il assurer le service tout en respectant les conditions sanitaires ? 
  7. L’industrie hôtelière que nous connaissions avant la pandémie de la Covid-19 appartient-elle au passé ? A quel point cette industrie risque-t-elle de changer ?
  8. L’échouage du Wakashio a défiguré une partie de notre île portant un sacré coup à notre image touristique dont LIR dépend ? Malchance ou incompétence ?