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Economie Grand Format

Gérald Lincoln, Country Managing Partner, EY : « On a besoin de se réinventer quand cela ne va plus »

L’économiste Gérald Lincoln, délivre à Aufait Business, son analyse de la situation économique de l’ile Maurice. « Il faut qu’on se prépare pour des jours difficiles », dit-il. Le CEO et Managing Partner d’Ernst & Young (EY) à Maurice, Madagascar et aux Seychelles, prône une meilleure ouverture du pays. Il critique la CSG “ la CSG n’est pas un système de pension, mais de taxe”, salue la MIC et s’inquiète de la hausse de la dette publique. Il prédit une inflation à deux chiffres On est appelé à Maurice, à avoir une inflation accrue” et plaide en faveur d’une plus grande ouverture du pays, et regrette que l’île Maurice n’ait pas pris le train du cannabis médicinal.

Gérald Lincoln, quelle est votre analyse de la situation économique du pays?

L’analyse est assez négative. La situation dans le pays se détériore chaque jour qui passe du fait que nos frontières restent fermées. L’industrie touristique et tout ce qui est relié à elle, n’ont plus de revenu. Quand subitement, du jour au lendemain, on enlève 25% du PIB d’un pays, c’est dramatique. Tout ça a été assez assoupli par les mesures de l’Etat, avec le Work Assistance Scheme, à travers la MIC… Mais le fait est que sur une année, ce sera Rs 60 milliards de revenus du tourisme qui vont s’évaporer. 

Heureusement qu’il n’y a pas que le tourisme dans l’économie, mais il y a des effets boule de neige. Celui qui ne touche plus de revenus dans le tourisme, il dépense moins dans sa consommation. Les commerçants voient eux aussi, leurs chiffre d’affaires baisser, et ainsi de suite..  La situation n’est pas bonne. ça risque d’être pire, l’an prochain.

Maintenant, il y a Pfizer qui a annoncé un vaccin, qui d’après eux est à 90% fiable. Ce  serait une grande nouvelle, si ça se confirme. Parce que le monde a vraiment besoin de bouger de cette pandémie. Le vaccin, c’est la solution. « Hopefully » le vaccin commencera à être distribué l’année prochaine et que la deuxième moitié de 2021 sera moins mauvaise. Mais il faut qu’on se prépare pour des jours difficiles.

Notre modèle économique n’a-t-il pas atteint ses limites ?

Non il n’y a pas de limite aux modèles économiques. Le modèle économique est un modèle qui est en fluctuation depuis des années. Par exemple, il y a dix ans, le mot Fintech n’existait pas dans la définition de notre modèle économique. Aujourd’hui c’est là, il y a des « players » qui opèrent dans ce domaine. Je ne dis pas qu’il ne faut pas se réinventer. C’est pas ça que je dis. 

Je dis simplement qu’on est assez entreprenant au sein de la nation mauricienne, on est assez ouvert sur le reste du monde. On s’adapte aux changements mondiaux. Il faut être flexible, il faut s’adapter. Ceux qui vivaient du tourisme, il y a encore six mois, ou neuf mois, il faut qu’ils s’adaptent. Ils ne peuvent pas attendre que les choses reviennent.  On a besoin, dans le monde d’aujourd’hui, d’être pro-changement, d’être proactif et de se réinventer quand cela ne va plus.

Faut-il s’inquiéter du montant de la dette publique qui a dépassé les 80% du PIB?

Déjà, avant tout ça, beaucoup d’économistes criaient haut et fort: « on est trop endetté, on est surendetté ». On n’était qu’à 60% du PIB, à peu près. Moi, j’étais un des rares, à dire « mais non, tout dépend de pourquoi on s’endette ». Si on s’endette pour les bonnes raisons, ça aide au développement, ça aide à la croissance économique. Ca, c’était à l’époque où on était à 60% du PIB. 

Aujourd’hui, avec les mesures d’urgence qui ont eu à être prises, – et  « rightly so » – on a eu raison de faire toutes ces mesures d’accompagnement – et l’Etat qui réalise qu’il doit dépenser plus pour booster l’économie à travers les projets d’infrastructure, on a sacrément augmenté notre dette nationale. Est-ce que c’est une bonne chose ? Non. 

« On est appelé à Maurice, à avoir une inflation accrue. »

Au fait, ce que ça veut dire… c’est que ça met plus de pression sur les générations à venir. On s’endette aujourd’hui pour vivre mieux et pour aider l’économie d’aujourd’hui au détriment de l’économie de demain. Je pense qu’on est entré dans une phase où on est surendetté. La réponse à cela va être l’inflation. On est appelé à Maurice, à avoir une inflation accrue. L’endettement mondial fait aussi peur. 

On se demande, si tout le monde est endetté, qui prête ? L’équilibre mondial est bizarre aujourd’hui. Les circonstances de 2020, sont des circonstances d’exception pour l’ensemble du monde. Tous les Etats ont fait à peu près la même chose, tout le monde a eu le même réflexe d’injecter de l’argent dans son économie. Et qui dit machine à billets, dit inflation. Ça marche ensemble.

Vous parlez de l’inflation… Selon vous, quel taux, l’inflation pourrait-elle atteindre l’an prochain, ou les années futures? 

Je n’ai pas de boule de cristal. Mais c’est clair qu’avec la roupie qui a glissé, allons-dire de 15% cette année et vu que l’île Maurice ne produit pas grand-chose pour sa propre consommation, en 2020 on devrait avoir un taux « double-digit ». Les chiffres ne sont pas encore dans les statistiques nationales. Tout le monde remarque que les prix augmentent. Ne serait-ce que l’inflation qui vient de l’étranger. Quel serait le taux d’inflation à l’avenir, tout dépend de la politique monétaire du pays. Notamment en termes des taux d’intérêt, ou de l’utilisation de la planche à billets pour injecter de la monnaie dans le pays. 

« Quand les prix montent et que les revenus ne montent pas, on est moins riche, on s’appauvrit. »

« C’est ce qui est en train de se passer aujourd’hui. »

Si la production n’augmente pas, cela a pour effet d’amener de l’inflation. C’est mathématique. On est parti pour une phase de « high inflation » dans le pays. C’est pas bon en fait. Pourquoi l’inflation est-elle l’ennemie numéro un des banques centrales ? Parce que cela affecte le pouvoir d’achat. Quand les prix montent et que les revenus ne montent pas, on est moins riche, on s’appauvrit. C’est ce qui est en train de se passer aujourd’hui. 

Les négociations tripartites pour l’augmentation de salaires l’année prochaine vont être intéressantes. D’une part, il y aura le patronat qui dira, on ne peut pas « afford » payer plus, d’autre part les syndicats diront, on a besoin de plus d’argent car tout coûte plus cher. Ça va être difficile d’avoir un équilibre entre les deux.

Un mot sur la Mauritius Investment Corporation, est-ce une bonne idée que de puiser des réserves de la Banque Centrale, pour soutenir l’économie ? Mais aussi est-ce que vous comprenez les critères de sélection de la MIC?

D’abord, je pense que la MIC est une très bonne initiative prise par l’Etat. Prenons un scénario extrême. Allons dire que la pandémie dure encore un an. Allons dire que le secteur hôtelier qui est déjà très endetté auprès des banques commerciales, n’arrivent pas à rembourser leurs dettes. Ce qui est aujourd’hui un problème du domaine touristique devient un problème financier, systémique auprès des banques. 

Quand dans un pays, le système bancaire est fragilisé, c’est grave. Ca peut avoir toutes sortes de répercussions, bien au-delà du problème de base qui est le manque de tourisme. C’est très responsable de la part du gouvernement d’avoir mis sur pied la MIC. 

Les critères sont transparents. Il faut notamment avoir un chiffre d’affaires de Rs 100 millions. Il faut que l’entité qui fait appel à la MIC soit directement affectée par la pandémie… Maintenant, il y a  la question de la gouvernance autour de ce qui a été mis en place, de la vitesse d’exécution. Par exemple, mes clients se plaignent de la vitesse d’exécution qui était promise au mois de juillet, en termes de déboursements. 

On est en novembre, il n’y a toujours pas eu de décaissement de la MIC. C’est peut-être pour les bonnes raisons, parce que justement ils veulent mettre une bonne gouvernance en place, et s’assurer que tous les “checks and balances ” soient en place.  Je crois que sur le fond, c’est vraiment une mesure nécessaire et qui est bonne pour le pays. L’exécution, on pourra en reparler dans trois mois, mais je pense que l’idée de mettre ce fond en place est excellente.

La CSG remplace l’ancien système de pension, mais c’est une formule qui ne fait pas l’unanimité actuellement. Aurait-il pu être autrement selon vous?

« C’est clair que la CSG n’est pas un système de pension, mais de taxe. »

C’est clair que la CSG n’est pas un système de pension, mais de taxe. Un système de pension veut dire: « économise parce qu’un jour t’auras besoin de cet argent… et demain tes économies deviendront ta retraite ». C’est comme les systèmes de pension privés. On paie aujourd’hui pendant qu’on est train de produire, et un jour quand on est vieux, ce qu’on a mis de côté, a rapporté, a fait des petits, devient notre retraite. 

La CSG, au fait, ce n’est pas ça.  On déduit des montants importants, tout de suite, pour payer les retraités, tout de suite. L’argent n’est pas mis de côté, dans un fonds, comme l’était le NPF. Le NPF était un fonds qui investissait pour payer les futurs pensionnés. La CSG, c’est un fonds immédiat, « pay as you go ». On ponctionne et on paie. 

Pourquoi je dis que c’est une taxe ? Le montant investi par l’employé, et son entreprise, n’a rien à voir avec ce qu’il va toucher à l’arrivée. Parce qu’il n’y a pas de limite au niveau de la contribution, par contre tout le monde gagne pareil à l’arrivée, du fait de la pension universelle à Maurice. 

Pourquoi ça a fait un tollé? La raison principale, c’est la déconnexion entre les employés du privé et du public. L’employé du privé doit contribuer, celui qui bosse pour le public, ne contribue pas.

La CSG est aussi un problème, en raison du quantum, qui est énorme. Dans le contexte d’aujourd’hui, où l’économie se resserre, on doit couper nos coûts et essayer autant que possible de ne pas licencier. Toute chose étant égale, le coût de l’emploi, pour les sociétés qui paient des salaires de Rs 50,000 ou plus, a augmenté de 6% à 10 %, dépendant de l’environnement de chaque entreprise. Au lieu de réduire nos coûts, on va les augmenter, sans compter les augmentations de salaires qui vont arriver au mois de janvier. Le timing n’est certainement pas bon. L’impact sur l’économie est fort.

Le gouvernement est de plus en plus contesté au fil des scandales qui sont dévoilés. Quels effets cela a sur les affaires?

Les gouvernements sont toujours contestés dans une bonne démocratie, et Maurice est une bonne démocratie. Il ne faut pas voir  le verre qu’à moitié vide. C’est bon qu’il y ait cette contestation, qu’il y ait une opposition qui “voice out” des points de vue différents des mesures prises par le gouvernement. C’est des tensions saines qui font avancer une démocratie. Maintenant, la perte de confiance du secteur productif en l’État, c’est un autre problème. Quand on perd confiance, on se méfie, on ne veut plus investir, on baisse les voiles, on se braque, on se bagarre…

Dans ma carrière, je n’ai pas souvent vu des organismes comme Business Mauritius, prendre des actions légales contre l’Etat. Ce n’est pas forcément une bonne chose. Il y a un équilibre à avoir. Et puis, il y a eu récemment l’histoire du Wakashio. C’est le cumul de petites choses, qui fait qu’aujourd’hui, il y a un peu cette perte de confiance. Est-ce qu’on nous dit toute la vérité ? Est-ce que les choses se sont vraiment passées comme certains disent? 

« C’est bon qu’il y ait des critiques, parce qu’il faut que la politique s’améliore tout le temps. »

Ce n’est pas sain. Cela me fait penser aux Etats-Unis, avec un Trump qui disait des bêtises tous les jours avec ses tweets. Finalement, le monde entier n’avait plus trop confiance dans le leadership de Trump. C’est bon qu’il y ait des critiques, parce qu’il faut que la politique s’améliore tout le temps.

Maurice étant un pays africain, pourquoi est-ce que les échanges avec nos voisins restent limités et inférieurs comparativement aux échanges avec l’Occident?

Pourtant on a toutes sortes d’organismes régionaux, comme la SADC, le COMESA, la COI, l’Indian Ocean Rim. En termes d’organismes, je pense qu’il y a beaucoup qui a été fait ces dernières années. 

C’est hyper complexe. C’est plus facile aujourd’hui d’envoyer un conteneur à Paris, que d’envoyer un conteneur à Kinshasa ou en Zambie. 

La logistique en Afrique est ultra-compliquée et coûte très cher. C’est vraiment dommage qu’on n’arrive pas à mieux s’organiser régionalement, ne serait-ce que pour l’alimentation. On dit que l’Afrique c’est le grenier du monde, mais ça ne l’est pas. 

Le Mozambique avait même mis à la disposition de Maurice, 80,000 hectares de terre. On a essayé certaines choses, mais aujourd’hui il n’y a pas une société mauricienne qui produit de l’agriculture sur ces terres. C’est frustrant de voir qu’il n’y a pas plus. Mais les challenges sont au-delà de Maurice. C’est tout un système qui demande à évoluer. 

L’évolution se fait et je pense que statistiquement dans dix ans, on aura beaucoup plus de partenaires régionaux, mais c’est vrai que ce n’est pas assez rapide. Je suis d’accord avec vous. 

Avec le Covid-19, on parle beaucoup de la diversification économique. Votre firme a fait une proposition en faveur de la culture du cannabis à des fins thérapeutiques. Quelles peuvent être les retombées économiques d’une dépénalisation/légalisation du cannabis pour un pays comme Maurice?

Je n’ai jamais proposé de légaliser l’aspect drogue du cannabis. Ça n’a jamais été dans nos propositions. Par contre, il y a tout un côté médical au cannabis, qui a beaucoup de valeurs ajoutées. Ça se paie très cher aujourd’hui et ça soigne beaucoup de choses. C’est prouvé, que même certains effets du cancer peuvent être réduits, ou même guéris par les huiles qui viennent du cannabis. 

Le problème est que je crois qu’on a déjà raté le train. Il y a deux ou trois ans, il était encore temps. 

L’Afrique du Sud a déjà légalisé, le Lesotho est l’un des premiers pays à l’avoir fait, aujourd’hui c’est ouvert en l’Italie, en France, ou au Canada, entre autres. Il fallait sauter dans le train, lorsqu’il était à la gare. Le train est passé. 

Même si on décidait aujourd’hui de bouger, il est peut-être déjà trop tard. C’est la loi de l’offre et de la demande, c’est la base de l’économie. Le “supply” était très bas, aujourd’hui avec la légalisation dans de nombreux pays, l’offre va augmenter et le prix va baisser.

C’est dommage, parce qu’à Maurice on n’a pas beaucoup de terre. On a surtout la canne à sucre, mais cette industrie a de gros problèmes. Cela aurait été idéal, de dévouer, pas l’ensemble des champs de la canne à sucre, mais une partie… quelques centaines d’hectares.. Cela aurait pu même sauver l’agriculture mauricienne. C’est vraiment dommage! Ce sont des décisions uniquement politiques, parce que les businessmen s’étaient alignés pour sauter sur le train.

C’est aussi une question de perception…

« le cannabis médicinal, ça ne se fume pas, ce n’est pas ça qui va nous faire halluciner ou faire des bêtises. »
« C’est de la médecine…c’est un médicament. »

C’est une mauvaise compréhension de ce qu’est le produit. On n’a pas besoin d’être un “rocket scientist” pour comprendre que le cannabis médicinal, ça ne se fume pas, ce n’est pas ça qui va nous faire halluciner ou faire des bêtises. C’est de la médecine…c’est un médicament.

Un mot sur l’ouverture du pays tellement nécessaire pour le développement économique de Maurice et l’introduction récente du Premium Visa?

C’est un sujet qui me passionne! Pour moi, le moyen le plus facile d’emmener du développement économique dans notre île, c’est de l’ouvrir . Quand je dis ouvrir, ce n’est pas de mettre deux ou trois mesures (moins) contraignantes, en espérant qu’il y aura la queue. Il faut une vraie ouverture, une ouverture agressive qui fait qu’on ait 50,000 personnes qui veulent venir habiter à Maurice. Imaginez l’effet sur l’économie, sur la consommation…Tout le système y bénéficierait. 

En général, quand des gens “successful” viennent dans un pays, et même s’ils ont l’intention de prendre leur retraite, ils n’aiment pas se croiser les bras.  Ce sont des gens actifs. Des gens qui ont des idées. Ils aident au développement d’un pays. On l’a vu avec les projets IRS, ceux qui sont venus prendre leur retraite à Maurice, ont finalement fini par lancer toutes sortes de business, à créer de l’emploi et de la richesse.

Il y a eu une amélioration sur l’ouverture du pays. Mais on pourrait faire tellement plus. C’est assez frustrant. Il faut attirer du talent à Maurice, il faut attirer  les gens qui sont “successful” ailleurs vers notre île, qui a tout à offrir, au fait. On a juste à “market” le truc. La sécurité est bonne, le temps est bon, le Bon Dieu nous a donné des plages, de beaux lagons, une belle mer…C’est fantastique. On pourrait faire tellement mieux. C’est vraiment désespérant!

Relié à ça, il y a le problème du Covid, les touristes qui ne viennent plus, etc. C’était tellement évident de venir proposer un “scheme”, où on dit aux gens; “au lieu de venir passer des vacances à Maurice, venez habiter ici, un an, deux ans, trois ans. On vous donne un visa facilement”. 

Le “premium”, n’est pas mal. Je ne le critique pas, au fait. Je l’applaudis. C’est juste déplorant que ça aurait dû avoir été fait, au début du Covid. Là, on est à la deuxième vague, deuxième confinement en France, en Allemagne… Ça aurait été tellement bien, de pouvoir attirer les gens chez nous pendant toute cette période. 

« L’ouverture du pays est notre planche de salut! »

D’ailleurs le “work from home”, c’est prouvé. C’est là pour rester même après le Covid. L’EDB et les autres organismes de l’Etat doivent vraiment être agressifs, sortir et promouvoir ce visa ainsi que l’accès à la propriété. Parce qu’aujourd’hui, Maurice, avec les “smart cities”, est beaucoup plus accessible aux étrangers. L’ouverture du pays est notre planche de salut !

2021 est derrière la porte, quelles devraient être les priorités socio-économiques de l’île Maurice?

Le problème est que ça va s’empirer avant de s’améliorer. Je crois que le pays a besoin d’être solidaire, il faut aider ceux qui perdent leurs jobs. L’Etat devra peut-être intervenir pour payer une allocation chômage. Une chose que l’on a jamais eue à l’île Maurice. Si on ne le fait pas et qu’on laisse se dégrader la situation… Et bien, quand on n’a plus à manger et qu’on ne peut plus nourrir ses enfants, on a des agissements que normalement notre morale nous aurait empêché d’avoir. L’insécurité risque de s’aggraver. 

Ce n’est pas que le problème de l’Etat, mais de tout le monde. On a vraiment besoin d’être solidaire, d’aider nos voisins, nos proches, d’employer des gens, et si on peut “afford” de ne pas avoir recours aux licenciements. La détérioration d’un environnement social peut aller très vite. Il faut être très sensible à ça.

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