L’île Maurice est le 1er investisseur africain au Royaume du Maroc pour la 4e année consécutive. Les investissements mauriciens au Maroc représentent ainsi 73,2% des investissements directs étrangers (IDE) en provenance d’Afrique.
C’est ce qu’indique la revue du ministère marocain de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Al Maliya No 66, publiée en novembre. Les IDE provenant de l’île Maurice occupent pour la quatrième année consécutive la première position des IDE en provenance du continent, avec 68,1 millions de dollars en 2019, soit environ Rs 2,7 milliards.
La répartition des investissements africains au Maroc par secteur est marquée par la diversité des secteurs ciblés par ces investissements. En effet, le secteur des énergies et mines occupe en 2019 la première place avec 24 millions de dollars (Rs 965 millions) suivi du secteur des Holdings pour 17,4 millions de dollars (Rs 697 millions) et du secteur immobilier. La part de ces trois secteurs s’élève à 62,4% du total des IDE Africains au Maroc.
Les investissements directs étrangers en provenance de l’Afrique restent toutefois assez faibles dans les investissements à destination du Maroc et ne représentent que 2,5% du total des IDE reçus par le Maroc en 2019.
Ces investissements atteignent 93,1 millions de dollars (Rs 3,7 milliards) en 2019 contre seulement 16,6 millions de dollars (Rs 664,4 millions) en 2009, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 18,8%. Au cours de cette période, ces investissements ont atteint leur niveau le plus élevé en 2016 avec une valeur de 154 millions de dollars (Rs 6,2 milliards).
Croissance des investissements marocains en Afrique
Au cours de la période 2009 – 2019, les investissements directs marocains en Afrique passent , pour leur part, de 330 millions de dollars en 2009 à 748 millions de dollars en 2019 affichant un taux d’accroissement annuel moyen de 8,3%. Ces investissements ont atteint leur niveau le plus élevé durant cette période en 2017 avec une valeur de 968 millions de dollars.
La part des investissements directs marocains en Afrique dans le total des investissements directs marocains à l’étranger s’établit à 58,7% en 2019 avec une part moyenne de 59,5% durant la période 2009 – 2019.
En 2019, les investissements marocains en Afrique sont présents dans 29 pays contre seulement 9 pays en 2009. La Côte d’Ivoire se place en première position avec une part de 21,4% en 2019, suivie du Tchad avec 19,8% puis le Sénégal avec une part de 14,7%. Ces trois pays représentent à eux seuls, 55,9% du total des IDM en Afrique en 2019.
Le secteur des banques est classé au premier rang avec une part de 39,4% en 2019 (contre 36,3% en 2009). Le secteur des télécommunications arrive en deuxième position avec une part de 21,1% (contre 59,9% en 2009). En troisième position, vient le secteur de l’industrie avec une part de 13,5% (contre 2,6% en 2009). Ces trois secteurs s’accaparent 74,1% du total des IDE marocains à destination de l’Afrique en 2019.
La Côte d’Ivoire est le premier pays de destination des investissements marocains en Afrique en 2018 avec 781 millions de dollars. Ce montant représente 33,1% du stock d’IDE marocains en Afrique. Elle est suivie de l’île Maurice avec des encours de 253 millions de dollars (Rs 10,1 milliards) (10,5%), de l’Egypte (198 millions de dollars) et du Gabon (176 millions de dollars). L’encours de ces quatre pays représente 59,3% du stock des IDE marocains en Afrique à fin 2018.
Le stock des investissements directs marocains réalisés en Afrique enregistre un taux d’accroissement annuel moyen de 14,7% au cours de la période 2011-2018. En 2018, il s’élève à 2,4 milliards de dollars, contre seulement 902 millions de dollars en 2011. Sa part dans le total du stock des investissements directs marocains à l’étranger se situe à 41,5% en 2018, en recul par rapport à 2011 (48,5%).
Une stratégie marocaine intégrée pour l’Afrique
Comme le souligne l’édition de la revue du ministère marocain de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, le Royaume du Maroc a fait de la coopération avec les pays du Continent Africain une priorité de sa politique étrangère.
On note une nouvelle dynamique de la stratégie marocaine en Afrique, menée durant les dix dernières années. Celle-ci va bien au-delà des échanges commerciaux et de l’accroissement des investissements. Elle transcende les enjeux économiques pour intégrer des considérations historiques, humanitaires et environnementales.
Le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine et sa volonté d’adhésion à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en sont indéniablement la preuve. De plus, l’Afrique est vu comme un nouveau relais de croissance pour les établissements et entreprises publics (EEP) marocains.
Cette stratégie est d’ailleurs soutenue par des accords de promotion et de protection des investissements au service du développement de la coopération entre le Maroc et les autres pays africains. Cela, avec un développement des conventions de non double imposition entre le Maroc et les pays Africains, pour un meilleur accompagnement des investisseurs.
Les exportations marocaines à l’assaut des marchés africains
La coopération douanière avec l’Afrique semble, elle aussi, bénéficier d’une dynamique continue. Les exportations marocaines à destination de l’Afrique enregistrent un taux d’accroissement annuel moyen de 10% au cours de la dernière décennie. Ces ventes sont caractérisées par une diversification des marchés de destination et des produits exportés.
En 2019, le Djibouti et le Sénégal sont les premiers clients du Maroc sur le continent Africain avec une valeur de 231 millions de dollars chacun. Ils sont suivis par la Mauritanie (209 millions de dollars), la Côte d’Ivoire (198 millions de dollars) et l’Algérie (165 millions de dollars). Les exportations marocaines à destination de ces pays représentent 43,5% du volume global des exportations du Maroc à destination de l’Afrique en 2019.
Par secteur, les exportations du Maroc vers l’Afrique ne se limitent pas aux produits alimentaires; d’autres produits constituent l’offre exportatrice marocaine, notamment les produits de l’industrie chimique (30,1% du total des exportations en 2019 contre 11,8% en 2009) et l’agriculture, sylviculture, chasse (3,2% en 2019 au lieu de 1,1% en 2009), et ce au détriment des exportations des produits de l’industrie alimentaire (25,1% en 2019 contre 31,9% en 2009), de l’industrie automobile (4,1% en 2019 contre 8,4% en 2009) et de la métallurgie (2,1% contre 5%).
Les échanges commerciaux entre le Maroc et le reste de l’Afrique ne cessent de croître au fil des années, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 6,1% sur la période 2009-2019. Au cours de cette période, ces échanges ont été marqués par un changement structurel à partir de 2015, où le solde commercial du Maroc devient excédentaire.
Les ventes de marchandises à destination de l’Afrique ont presque triplé durant les dix dernières années. Le solde commercial de ces échanges enregistre un excédent en faveur du Maroc se situant à 407 millions de dollars en 2019 contre un déficit de 605 millions de dollars constaté en 2009.
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