L’excès de liquidité (en roupies) au sein du système bancaire mauricien a atteint Rs 48,6 milliards à la fin de décembre 2020. Cet excès de liquidité a plus que doublé en un an (+126%). L’excès de liquidités représente le surplus par rapport au minimum requis par la législation bancaire. Ce phénomène a un effet néfaste sur une économie.
Les banques mauriciennes qui perçoivent des dépôts en hausse de sa clientèle, ne les canalisent pas suffisamment au sein de l’économie réelle locale. Résultat, un excédent de liquidité bancaire qui affecte le système financier mauricien.
Selon la législation bancaire, les banques mauriciennes se doivent d’avoir un solde de trésorerie minimum pour faire face à n’importe quelle catastrophe, appelé le Cash Reserve Ratio (CRR). Le CRR actuel est de 8% de la base totale des dépôts en roupies. Cette dernière a atteint Rs 465 milliards à la fin de décembre, donc selon le CRR, le minimum de réserves en roupies que les banques devaient logiquement posséder, aurait dû tourner autour de Rs 37,2 milliards.
Or, les liquidités en possession des banques évoluaient autour de Rs 85 milliards, en décembre dernier, soit plus de 2 fois supérieur au Cash Reserve Ratio (CRR). “Premièrement, c’est un signe que le sentiment des investisseurs et la confiance des entreprises sont sombres car la communauté des affaires ne veut pas prendre de risque supplémentaire conduisant à des fonds inutilisés pour les banques, qui se retrouvent sur le marché financier, provoquant un piège de liquidité excessive,”, explique un économiste qui préfère garder l’anonymat.
“Un excès de liquidité peut également réduire l’efficacité du mécanisme de transmission de la politique monétaire et celle du maintien de l’inflation dans la fourchette cible”, ajoute-t-il. L’excès de liquidité entraîne des nombreuses conséquences tant au niveau des banques elles-mêmes qu’au niveau de l’économie d’un pays. Il entraîne notamment une réduction de la rentabilité des banques. Si une banque a beaucoup de dépôts qu’elle ne transforme pas en crédit, elle ne peut refuser de rémunérer les dépôts collectés. Dans une éventualité de surliquidité, les banques doivent se tourner vers des palliatifs.
La stérilisation de l’excès de liquidité
“L’excès de liquidité est un problème pour la banque centrale, qui est obligée d’intervenir pour proposer des obligations aux banques afin d’éponger cette surliquidité. Cela coûte cher à la banque centrale”, explique cet économiste du secteur privé.
L’économiste Manisha Dhookhony, experte en économie et réforme du marché, explique que l’excès de liquidité n’est pas un phénomène nouveau et que la banque de Maurice essaie en vain de corriger le problème depuis quelques années déjà.
“L’excès de liquidité n’est pas un phénomène nouveau. La Banque de Maurice tente d’ajuster sa politique monétaire pour tenter de résoudre ce problème depuis 2015, avec plusieurs initiatives telles que le ‘Three-Year Bank of Mauritius notes’ qui ont été vendues aux enchères pour un montant de Rs 3 milliards. Plus récemment, des obligations à long terme de la Banque de Maurice ont été émises pour éponger l’excès de liquidité, ce qui a entraîné une augmentation des rendements. Pourtant, l’excès de liquidité reste élevé”, souligne-t-elle.
En décembre dernier, la Banque de Maurice a émis des obligations pour un montant total de Rs 12,2 milliards pour absorber l’excédent de liquidité en roupie existant sur le marché. Il s’agissait de T-Bills de 91 jours, 182 jours et 364 jours, entre autres obligations de la BoM. Toutes les enchères ont été sur-souscrites.
Manisha Dhookhony estime que le mécanisme de transmission de la politique monétaire à Maurice n’est pas aussi efficace. “En mars 2020, le CRR a été ramené de 9% à 8% sur les réserves en roupies. Cette réduction a été considérée comme une mesure visant à améliorer la capacité de prêt des banques. Pour les devises, le ratio de réserves est resté à 6%. Au 14 janvier 2021, la réserve de trésorerie moyenne maintenue par les banques commerciales s’élevait à 16,55% pour les réserves en roupies, soit plus du double de l’exigence légale. Pour les devises étrangères, il était de 20,13%, soit plus de 3 fois supérieur à l’exigence légale. En conséquence, l’effet recherché du mécanisme de transmission de la politique monétaire n’est pas aussi efficace qu’elle le devrait », explique-t-elle.
Maintenir la compétitivité du secteur d’exportation
Elle souligne qu’il y a plusieurs facteurs à l’origine de cet excès de liquidité. “Il y a eu des interventions de change non stérilisées. Des interventions sur le Forex ont eu lieu pour stabiliser la roupie et constituer des réserves de change. Cette constitution de réserves de change est ce qui est maintenant utilisé dans le cadre du soutien au gouvernement et au Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC).”
L’économiste cite le FMI, qui a souligné que les efforts de stérilisation de la banque centrale ne compensent pas totalement l’injection de liquidité intérieure qui découle des interventions de change. “Il existe une stratégie de gestion passive des liquidités. La stérilisation peut être coûteuse et avoir un effet défavorable sur le bilan de la Banque. Il semblerait que de telles considérations aient également contribué aux faibles efforts de stérilisation”, souligne-t-elle.
Manisha Dhookhony affirme que la création d’un tampon de réserves a eu pour but de maintenir la compétitivité du secteur d’exportation. « Maintenant est-ce bon ou mauvais, c’est difficile à dire. Certains peuvent dire que c’est peut-être un élément positif pour l’économie dans son ensemble. Et que la réserve de change est l’un des éléments qui a soutenu l’économie tout au long de cette période difficile de la Covid-19. En comparaison, certains pays de la région ont des difficultés à maintenir le paiement des salaires des fonctionnaires.”
Avoir suffisamment de projets bancables
L’économiste met également l’accent sur certaines des spécificités du système bancaire local. « Il est dominé par une poignée de grandes banques très liquides et plusieurs petites banques. Les grandes banques hésitent à prêter aux petites banques qui peuvent être moins liquides en raison des risques perçus. En conséquence, le marché des prêts interbancaires est inefficace. Et cette domination des grandes banques aggrave encore plus le problème de la liquidité.”
Manisha Dhookhony suggère la création par la Banque de Maurice d’autres instruments pour éponger cet excédent de roupies:
La canalisation de cet excédent de liquidités vers l’économie réelle est une autre option proposée par les économistes. Elle affirme cependant : « vous devez avoir suffisamment de projets bancables ». Depuis un certain temps déjà, même avant la période Covid, les investissements du secteur privé ont été plutôt lents, souligne-t-elle. « Dans le contexte actuel de grande incertitude, il est normal que les banques, les entreprises et les particuliers se montrent plus prudents et réduisent leur exposition aux risques. Nous sommes en effet dans une situation où les entreprises peinent même à exister. En raison de ces temps très inhabituels, la Banque centrale a choisi de fonctionner différemment et de manière non conventionnelle, d’où la création du MIC. De nombreuses banques centrales dans le monde ont également des modes d’action similaires. Un autre élément à noter est que les récents résultats des tests de résistance montrent que nos banques peuvent gérer les conséquences de la crise en puisant dans leurs « buffers.» . À ce titre, il existe encore une marge de manœuvre, même si certaines banques semblent plus vulnérables que d’autres », conclut-elle.
“Que la banque de Maurice essaie en vain de corriger le problème” is partly true and the proposals made to remove the x-s liquidity shows a lack of understanding of the issue.
Very recently, our Central Bank was trying to prevent the nominal exchange rate from appreciating while maintaining the Key Repo Rate (KRR) at its present level. Thus our central bankers succeeded in stabilising the volatility of the exchange rate by excessively building up the stock of foreign reserves. Thus, they did not have to put that amount of Treasury bills and securities on the market. And by sterilising only part of the large excess liquidity in the system, they ensured that there is not undue upward pressure on the KRR. Closing the spread between the interbank interest rates and the KRR would have implied a tightening of the monetary policy and an upward adjustment to the interest rates. This would have meant increasing cost of sterilisation for the Central bank which it wants to avoid at all costs; it would also have hiked up the cost of servicing of debt for Government. Thus they are not keen on removing the x-s liquidity at present.
“De nombreuses banques centrales dans le monde ont également des modes d’action similaires” is inexact .
Very few countries have not recourse to Monetary deficit financing-In sub-Saharan Africa it is only the Democratic Republic of the Congo and IMF advises against such unconvential financing which “should be a last-resort mechanism, considered
only where it is not possible to obtain enough financing from any other source. Moreover, it should be on market terms, restricted in time, and with an explicit repayment plan over the medium term. Otherwise, the monetizing of deficits risks undermining the long-term independence and effectiveness of the central bank, since concerns may arise about its ability to keep inflation under control in the future. This would unanchor inflation expectations and add to pressures on the currency (Zimbabwe).”
“Que la banque de Maurice essaie en vain de corriger le problème” is partly true and the proposals made to remove the x-s liquidity shows a lack of understanding of the issue.
Very recently, our Central Bank was trying to prevent the nominal exchange rate from appreciating while maintaining the Key Repo Rate (KRR) at its present level. Thus our central bankers succeeded in stabilising the volatility of the exchange rate by excessively building up the stock of foreign reserves. Thus, they did not have to put that amount of Treasury bills and securities on the market. And by sterilising only part of the large excess liquidity in the system, they ensured that there is not undue upward pressure on the KRR. Closing the spread between the interbank interest rates and the KRR would have implied a tightening of the monetary policy and an upward adjustment to the interest rates. This would have meant increasing cost of sterilisation for the Central bank which it wants to avoid at all costs; it would also have hiked up the cost of servicing of debt for Government. Thus they are not keen on removing the x-s liquidity at present.
“De nombreuses banques centrales dans le monde ont également des modes d’action similaires” is inexact . Very few countries have had recourse to Monetary deficit financing-In sub-Saharan Africa it is only the Democratic Republic of the Congo and IMF advises against such unconventional financing which “should be a last-resort mechanism, considered only where it is not possible to obtain enough financing from any other source. Moreover, it should be on market terms, restricted in time, and with an explicit repayment plan over the medium term. Otherwise, the monetizing of deficits risks undermining the long-term independence and effectiveness of the central bank, since concerns may arise about its ability to keep inflation under control in the future. This would unanchor inflation expectations and add to pressures on the currency (Zimbabwe).”