Cela vous est-il déjà arrivé de faire une partie d’échec avec un très bon adversaire et que de nul part surgit un spectateur qui bouge un pion et fait entrer le jeu dans une impasse ? Moi non plus. Mais, you get the point.
Il s’est passé un truc de fOuff, ce week-end et je ne parle pas de l’interview de Tasha ti L’Amour sur Radio Plus. Samedi, peu avant la mi-journée, Nando Bodha annonce sa démission du gouvernement et du Mouvement Socialiste Militant. Ministre des affaires étrangères pour l’un, secrétaire général pour l’autre ; un « senior » pour les deux.
Bien qu’on ait mentionné son départ depuis plusieurs semaines, cette annonce a l’effet d’une bombe. Parce que le personnage est une figure incontournable du parti soleil ; un fidèle de la famille Jugnauth ; a un siège de choix dans l’hémicycle et au bureau politique du MSM. Si la télé-Realpolitik mauricienne était un feuilleton, ce volte-face est le cliffhanger sur lequel s’achève la saison.
Mais nous ne sommes pas encore là. Les antiGouv pensent même que c’est le début de la fin : NanThor vient prêter main forte aux Avengers.
Sauf que…
D’habitude, quand on abandonne les seconds rôles, c’est parce qu’on se voit en haut de l’affiche. Il n’y a pas de mal à ça ; l’ambition est humaine. D’ailleurs, les journalistes et spécialistes de la chose politique n’ont pas manqué d’en parler ; il y aurait des envies de premier « ministariat ».
Justement, c’est là où les conséquences à court terme pour certains deviennent un casse-tête à long terme pour d’autres. Parce que le contexte social prête à l’émergence de quelque chose de nouveau – ou plutôt, qui sort des sentiers battus. Même le timing est idéal pour l’éclosion d’une alternative sérieuse.
Vue sous cet angle, la sortie de Bodha pourrait compliquer les ambitions de quelques têtes d’affiche. Surtout celles qui ne passent plus auprès de l’électeur « woke ». Son « track-record » ; sa connaissance des forces en présence ; et le fait qu’il n’ait pas hérité de patronyme utile pour sa carrière politique sont autant de facteurs qui pourraient peser dans la balance.
Au risque de se faire accuser de mettre la charrette devant les bœufs, une personne chère à Nando Bodha avait dit un jour, « Na pa krwar ce ki to krwar, krwar ce ki to pa krwar. »
RT V.
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