La pandémie de COVID-19 a engendré une accélération de l’endettement, en particulier dans les économies émergentes et en développement, l’île Maurice ne fait pas exception. Sa dette publique a atteint Rs 362 milliards à la fin de 2020, soit représentant 84,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) mauricien.
Alors que l’île Maurice se remet lentement de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur son économie, elle reste lourdement endettée. Sa dette publique a atteint Rs 362 milliards à la fin de 2020, soit représentant 84,5% de son Produit Intérieur Brut (PIB).
Pourtant, la dette publique est en baisse, elle était de l’ordre de Rs 381 milliards et représentait 83,4% en juin 2020.
La raison de cette hausse est évidemment due à la baisse de la valeur du PIB mauricien, qui est passée de l’ordre de Rs 457 milliards en juin 2020, à seulement Rs 428 milliards en décembre dernier.
Au 31 décembre, la dette publique comprenait les dettes du gouvernement central mauricien de l’ordre de Rs 327 milliards, et Rs 34 milliards pour les entreprises étatiques, dont près de Rs 30 milliards garanties par le gouvernement.
Les dettes extérieures de l’île Maurice (gouvernement central et entreprises étatiques) sont de l’ordre de Rs 91 milliards, représentant 21,3% du PIB. Libellées en devises étrangères, ces créances ont augmenté de 41% en six mois. Elles ne représentaient que 14,2% du PIB en juin 2020, soit Rs 64,7 milliards.
Selon les données du ministère des Finances, 45,5% de la dette extérieure de l’île nation sont libellés en euro et 30% en dollar.
Dépréciation de la roupie
Des dettes extérieures qui gonflent en raison de la tendance de la monnaie locale, la roupie, qui est à la dépréciation face aux principales devises étrangères.
Selon le Mauritius Exchange Rate Index (MERI) de la Banque de Maurice, la monnaie nationale a connu une baisse significative face aux principales devises étrangères. Selon les taux de change de la Banque de Maurice, la roupie par rapport au dollar américain, est passée de Rs 37,20 au 31 janvier 2020 à Rs 40,10, fin janvier 2021. Le billet vert valait Rs 34,70 fin janvier 2019.
L’euro s’est apprécié de plus de Rs 7, valant Rs 48,60, fin janvier 2021, contre Rs 41,00 en janvier 2020. L’euro, derrière le dollar US, est la deuxième principale monnaie pour l’économie mauricienne dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Environ un tiers des revenus à l’exportation sont libellés en euros.
Excès de roupies dans le système
Le pays fait également face à une surliquidité de la roupie au sein de son système monétaire. «Nous sommes intervenus sur le marché monétaire pour éponger presque Rs 88 milliards d’excès de liquidité de mars 2020 à ce jour, dont les Rs 60 milliards à travers des instruments financiers. L’opération a déjà été complétée. D’ailleurs, nous avons encore Rs 40 milliards d’excès de liquidités sur le marché», a déclaré le gouverneur de la Banque Centrale, Harvesh Seegolam, lors de la dernière réunion du Monetary Policy Committee (MPC), au début de février.
Déjà rongé par des scandales politiques, le gouvernement de Pravind Jugnauth doit également faire face à des défis macro-économiques sans précédent. L’île africaine a enregistré une décroissance de 15% l’an dernier, avec un de ses principaux piliers mis à genou avec la Covid-19, à savoir l’industrie touristique. L’ile Maurice enregistre ainsi en 2020, la pire performance économique en Afrique.
Le pays qui avait intégré la ligue des pays à haut revenus l’an dernier, devrait logiquement être reléguée dans celle des pays à revenu intermédiaire.
« Avec la dévaluation de la roupie et la décroissance du PIB, Maurice est en dessous du seuil nécessaire pour figurer dans la catégorie des pays à hauts revenus », a déjà prévenu l’ancien secrétaire financier, Ali Mansoor.
Des milliers de Mauriciens sont descendus dans la rue, samedi 13 février, pour exprimer leur ras-le-bol, réclamant la démission du gouvernement et le changement de tout un système, qu’ils jugent désuet. Les citoyens contestataires sont de plus en plus nombreux au fil des nombreux scandales dévoilés où il est souvent question d’argent public.
Croissance : De 4,5% à 10%
Les prévisions de croissance pour le pays africain cette année, varient selon les institutions, mais toutes s’accordent sur le fait que ce n’est pas cette année, que Maurice compensera les dommages économiques de l’an dernier.
Sur le plan local, la Banque de Maurice table sur une croissance de 7,9% cette année-ci. Au ministère des Finances, on parle d’un taux pouvant atteindre les 10%, alors que la première banque du pays, le MCB Group annonce dans son dernier MCB Focus, un taux de 6,2%.
Sur le plan international, le FMI projette un taux proche des 10%. La Banque mondiale, moins optimiste, prévoit du 5,3 %, alors que l’agence de notation Fitch, prévoit seulement 4,5%
apres ene bannes dimounes pe dire ki li pe faire birn