La Chine offrira 100,000 doses de vaccin anti-Covid-19 à l’île Maurice. Alors qu’on en a, que pour les vaccins occidentaux, qu’en est-il de ceux de l’Empire du milieu, qui a été le premier pays à vacciner sa population contre le virus.
La Chine offrira gratuitement à l’île Maurice, 100,000 doses de vaccin contre la Covid-19. « À la demande du gouvernement mauricien, le gouvernement chinois a décidé de fournir d’urgence à Maurice un don de vaccins COVID-19 pour aider le peuple mauricien à lutter contre les contaminations locales survenues ces derniers jours », explique -t-on à l’Ambassade de Chine à Maurice qu’Aufait.media a contacté.
Dans un communiqué envoyé à la presse, l’ambassadeur Sun Gongyi affirme que la Chine accorde une grande importance au développement des relations sino-mauriciennes. « Au moment crucial de la lutte contre l’épidémie à Maurice, la Chine a décidé de fournir un don d’urgence de vaccins pour permettre à Maurice d’endiguer la propagation du virus au plus vite, ce qui fait preuve de l’amitié sincère qui lie les deux pays. La Chine est toujours prête à multiplier la coopération avec Maurice dans la lutte contre la COVID-19, la prévention de l’épidémie et d’autres domaines », dit-il.
Les vaccins chinois sont actuellement expédiés dans les quatre coins du monde. Actuellement, plus de 60 pays dans le monde ont autorisé l’utilisation des vaccins chinois. « La Chine a fourni et est en train de fournir en ce moment, une aide gratuite de vaccins pour 69 pays en développement qui en ont le besoin dans l’urgence et en exporte vers 43 pays. La Chine a également répondu à l’appel des Nations Unies en faisant don de vaccins aux forces de maintien de la paix des différents pays. Le Comité International Olympique (CIO) a annoncé le 11 mars qu’il achètera le vaccin chinois pour les athlètes participant aux Jeux Olympiques de Tokyo et aux Jeux Olympiques d’Hiver de Beijing », ajoute-t-on à l’ambassade de Chine à Maurice.
L’Empire du milieu est le premier pays au monde à donner un vaccin à une partie de sa population l’an dernier. La Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019, compte une quinzaine de vaccins à différents stades de développement, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), mais les « front-runners » actuels sont Sinovac et Sinopharm. Leurs produits sont déjà distribués dans certaines régions du globe.
L’immunologiste et Special Advisor au ministère de la Santé, la Française Catherine Gaud a apporté plus de précisions sur cette donation. « Pour l’instant, il y a eu sur le vaccin Sinovac, des publications scientifiques uniquement en phase I et en Phase II, après il y a eu des press briefings, exactement comme ça a été pour les autres vaccins. Effectivement, pour l’instant nous n’avons pas l’ensemble des données. Les données d’efficacité sont un peu différentes selon les différents pays . Pour l’instant, ces vaccins ne sont pas approuvés par l’OMS», a-t-elle expliqué, le samedi 13 mars.
Les phases I, II et III
Les premières études cliniques chez l’homme sont des essais de phase 1 qui évaluent principalement la sécurité initiale du vaccin et identifient la dose correcte. Les essais cliniques de phase I recrutent généralement des dizaines ou des centaines d’adultes en bonne santé.
Les candidats vaccins prometteurs passent ensuite aux essais cliniques de phase 2. Les essais cliniques de phase 2 sont des études plus vastes conçues pour évaluer l’innocuité et déterminer dans quelle mesure le vaccin active la réponse du système immunitaire chez les individus en bonne santé. En règle générale, des centaines ou des milliers de personnes participent aux essais de phase 2.
Les essais cliniques de phase 3 sont le test final du vaccin avant son approbation. Dans les essais de phase 3, le vaccin est administré à des dizaines de milliers de volontaires sains pour déterminer si le vaccin les protège de la maladie. En règle générale, les essais de phase 3 recrutent les personnes les plus à risque de contracter la maladie. Si le vaccin s’avère sûr et efficace tout au long de ces essais, toutes les preuves sont examinées par les organismes de réglementation qui déterminent s’il convient de l’approuver pour une utilisation généralisée.
Dans un entretien à la chaîne CGTN, le CEO de Sinovac, Weidong Yin explique : « tout d’abord, le taux d’incidence du Covid-19 en Chine était si bas que nous ne pouvions pas réellement faire une étude clinique de phase III en Chine. C’est une réalité ou un phénomène naturel. En outre, très peu de vaccins chinois et d’entreprises chinoises ont été évalués dans le passé dans le cadre d’études cliniques de phase III en dehors de la Chine ».
Ainsi, explique-t-il, lorsque la compagnie a choisi des pays pour l’étude clinique de phase III, elle avait un objectif très difficile; introduire le vaccin dans quatre ou cinq pays, et faire les études cliniques simultanément. « Nous devions remplir plusieurs conditions importantes: premièrement, ces pays devaient avoir une morbidité grave et l’épidémie devait être relativement grave. Deuxièmement, une population plus importante, ce qui signifie un plus grand besoin de vaccins. Troisièmement, que nos pays partenaires soient faibles dans la recherche et le développement de vaccins et ont besoin de notre aide. Sur la base des trois principes, nous avons commencé des études cliniques au Brésil, en Indonésie, en Turquie et au Chili », a affirmé Weidong Yin.
Efficace contre les variants de la Covid-19
À la suite d’essais cliniques réalisés au Brésil sur 12 500 volontaires, le vaccin montre « une efficacité globale de 50,38% » selon un communiqué de l’Institut Butantan publié le 12 janvier.
« Le taux de protection est de plus de 50% et atteint les normes d’homologation de l’OMS, du Brésil et de la Chine », a déclaré Weidong Yin.
À première vue, le chiffre d’efficacité de 50% n’est pas aussi bon que les 70% d’Oxford ou les 95% de Pfizer et Moderna. Mais les essais sont menés très différemment selon les pays – le nombre de volontaires inscrits varie énormément, tout comme les critères utilisés pour tester la protection offerte par les vaccins.
Par ailleurs, le vaccin Sinovac serait efficace contre les variantes britanniques et sud-africaines, a annoncé Dimas Covas, chef du centre biomédical Butantan à Sao Paulo. « Nous avons testé ce vaccin en Chine contre les variantes anglaises et sud-africaines, avec de bons résultats », a-t-il déclaré.
Weidong Yin, CEO de Sinovac : « C’est une bénédiction d’avoir un vaccin disponible »
Le CEO de Sinovac a souligné que d’après les recherches qui ont été divulguées jusqu’à présent, « chaque vaccin est bon ». « Le choix du vaccin est donc une bénédiction pour le public. Mais la vaccination doit se faire dès que possible. Quel que soit le vaccin que vous choisissez, qu’il vienne de Chine ou ailleurs, c’est une bénédiction d’avoir un vaccin disponible. C’est bien mieux que les dommages que vous pouvez vous faire, si vous êtes infecté par le coronavirus, et les dommages que vous pouvez faire au public si vous le propagez ».
L’immunologiste Catherine Gaud souligne que ; « de toute façon, nous avons notre programmation vaccinale et nous avons des lots pour vacciner encore pendant un certain temps. La donation de Chine ne se fera pas immédiatement, on va demander que ce soit fait en fonction de notre calendrier vaccinal et ça nous laissera le temps d’avoir des informations scientifiques nécessaires. Voilà comment nous allons faire avec cette généreuse donation chinoise ».
Outre cette donation de 100,000 doses de vaccin venant de la Chine, l’île Maurice prendra aussi livraison des 330,000 doses achetées de l’Inde.
On n’aura sans doute pas à attendre longtemps pour que l’OMS valide le vaccin chinois, Sinovac. Elle a annoncé que l’approbation pourrait se faire à la fin de mars.
Lors d’un point de presse de l’ONU, à Genève, la porte-parole de l’OMS Margaret Harris déclare; « si vous regardez notre outil de suivi [des vaccins de l’OMS], vous verrez qu’ils ont parcouru un long chemin à travers le processus. Et ils en sont maintenant aux dernières étapes de l’examen ».
Elle ajoute ; « je ne veux pas y mettre de date exacte car ces choses peuvent changer en fonction de toutes sortes de problèmes, mais nous nous attendons à ce que ce soit fin mars ».
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