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MCB Focus | Ile Maurice : Croissance de 4,8% et non de 6,3% en 2021

MCB Head Office
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Le groupe MCB revoit à la baisse, dans le dernier rapport économique MCB Focus, les prévisions sur la croissance économique de l’île Maurice pour cette année. L’auteur du rapport, Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer, s’attend à ce que le prochain budget national jette des bases solides pour exploiter le potentiel de nouvelles sources de croissance provenant des énergies renouvelables, du port et de la logistique, de la numérisation et de l’économie bleue, entre autres.

L’impact du deuxième lockdown à Maurice sera modéré, à en croire la dernière analyse économique du premier groupe bancaire du pays, le MCB Group. 

“Même si les activités économiques ont été restreintes et que la réouverture de nos frontières ait été retardée, l’impact global du confinement a été modéré en raison de sa durée plus courte et, surtout, du degré plus élevé de flexibilité avec lequel il a été mis en œuvre par rapport à celui de l’an dernier”, écrit le Chief Strategy Officer de la MCB, Gilbert Gnany dans le dernier MCB Focus. 

Dans cette optique, les prévisions de la croissance économique de Maurice ont été revues à la baisse. Selon le MCB Focus, l’île devrait enregistrer une croissance de 4,8% cette année. 

C’est une baisse de 1,5% comparativement aux projections de janvier dernier, ceci en raison du retard concernant la réouverture des frontières, les conditions sanitaires prévalant sur certains des principaux marchés régionaux de Maurice dont la Réunion et l’Afrique du Sud.

De plus, le confinement et le maintien subséquent de certaines restrictions sont susceptibles de nuire à la performance des secteurs tels que les “arts, spectacles et loisirs ” ainsi que les restaurants et les services cosmétiques, tandis que des activités spécifiques dans le commerce de gros et de détail devraient également prendre un coup, précise le rapport. 

La Reprise des secteurs

Cela dit, la plupart des secteurs devraient enregistrer une reprise cette année, même si plusieurs d’entre eux n’atteindront pas leurs niveaux d’avant la pandémie en termes réels. “Malgré le contexte opérationnel toujours difficile, une forte reprise est prévue dans le secteur manufacturier orienté vers l’exportation par rapport à sa base réduite, les opérateurs textiles bénéficiant des efforts de diversification des marchés et d’un recours accru aux stratégies de commerce électronique”, explique Gnany.

Ailleurs, la valeur ajoutée dans le secteur du sucre serait soutenue par la hausse de la production et la hausse des prix.

De même, un rebond notable est prévu dans les activités de construction, reflétant notamment la réalisation de projets d’infrastructure de grande envergure tandis qu’une reprise est également attendue dans les dépenses d’investissement privées après la contraction observée en 2020.

En ce qui concerne le secteur des services financiers, les opérateurs ont, en général, réussi à maintenir des niveaux de service via la mise en œuvre du télétravail. 

Le secteur bancaire devrait rester résilient face au contexte difficile du fait notamment de sa solidité financière et des incursions de diversification des marchés dans la région par les acteurs bancaires. 

Les propositions budgétaires

Selon Gilbert Gnany, il faudra attendre 2023 pour voir Maurice atteindre le niveau économique de 2019. L’expert s’attend à ce que le budget national, prévu le 11 juin prochain, soutient la reprise économique de l’île. 

“Il est prévu que le prochain budget national, conformément au large consensus de toutes les parties prenantes, jette des bases solides pour exploiter le potentiel de nouvelles sources de croissance”, souligne l’auteur du MCB Focus. 

Ces nouvelles sources de croissance se trouvent notamment dans les énergies renouvelables, le port et la logistique, la numérisation et l’économie bleue.

En parallèle, le budget devrait aider le pays africain à préserver son avantage concurrentiel, notamment sur le front fiscal, pour favoriser l’ouverture du pays aux talents et expertises étrangères. “Ceci en vue de développer substantiellement les segments hautement qualifiés et entrepreneuriaux, tout en positionnant la juridiction comme une plateforme régionale de référence pour le commerce et l’investissement dans le corridor Asie-Afrique”, explique le Chief Strategy Officer. 

Inflation et les autres indicateurs

Avec la hausse du coût du fret, et des prix des commodités sur le marché international, entre autres, l’inflation est prévue d’atteindre 2,8% en décembre 2021. 

Alors que la dette publique brute a atteint 91,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) en mars dernier, et que le déficit budgétaire est calculé à 3%, Gilbert Gnany estime que les paramètres budgétaires du pays devront peut-être être réévalués compte tenu des récentes recommandations de politique générale du FMI concernant le traitement du transfert de la Banque de Maurice et le financement de la Mauritius Investment Corporation. “Dans l’ensemble, il est prévu que, dans le prochain budget, les autorités ouvrent la voie, conformément aux conseils du FMI, pour maintenir l’orientation budgétaire accommodante pendant la phase de réouverture, tout en préparant des plans d’assainissement budgétaire pour stabiliser la dette à moyen terme une fois que le pays sort fermement de la pandémie pour préserver la viabilité budgétaire”, est-il précisé.

Après s’être dégradé de 7,8% en glissement annuel au premier trimestre de l’année, le déficit de la balance commerciale devrait osciller autour de Rs 111 milliards en 2021, soit environ 24% du PIB suite à un élargissement anticipé de la facture des importations au milieu de la hausse des prix des matières premières ainsi que de la hausse des coûts de fret mondiaux et des pressions sur la valeur externe de la roupie.

Ainsi, malgré le soutien qui devrait émaner d’une légère reprise des recettes brutes du tourisme ainsi que du rebond des revenus primaires et de l’augmentation des revenus secondaires à l’instar de la compensation anticipée liée à la marée noire de MV Wakashio, le déficit du compte courant devrait rester élevé à 12,4% du PIB en 2021.

Cela dit, ce déséquilibre devrait être largement atténué par la reprise attendue du compte de capital et financier, soutenue par les lignes de crédit et l’aide financière reçues des gouvernements étrangers et des agences internationales ainsi que par un rebond partiel – suite à la forte contraction observée. en 2020 – dans les flux de capitaux privés, y compris les capitaux levés par les institutions financières locales sur les marchés internationaux et par le biais du guichet du secteur privé des institutions de financement du développement. Dans l’ensemble, le déficit de la balance des paiements devrait se réduire à environ 1,5% du PIB cette année”, conclut Gnany.