La classe moyenne mauricienne semble souvent être l’oubliée des budgets nationaux. L’économiste Pierre Dinan plaide en faveur de mesures pour alléger le fardeau de la dette de cette catégorie de Mauriciens qui ne sont ni riches, ni pauvres.
Remboursement de prêts bancaires, frais d’études, dépréciation de la roupie sans oublier les autres effets collatéraux de la pandémie de la Covid-19. Autant de contraintes auxquelles la classe moyenne mauricienne est aujourd’hui confrontée.
Si généralement ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté ont droit à des aides de l’Etat notamment sous le Social Register Mauritius (SRM), tel ne semble pas être le cas pour ceux qui sont issus de la classe moyenne. Au fil des budgets, la classe moyenne mauricienne s’est, en effet, souvent contentée de miettes.
Pour l’économiste, Pierre Dinan, il est important de faire un plaidoyer pour ceux qui ne sont ni riches, ni pauvres. «Ce sont généralement ceux qui empruntent le plus auprès des banques mais pour de bonnes raisons. C’est-à-dire pour financer les frais d’études des enfants, pour financer un logement ou pour acheter une voiture pour la famille », explique l’économiste.
Baisse des revenus
Par rapport à leurs revenus avant le lockdown du 20 mars 2020, environ 69% des travailleurs indépendants / employeurs ont signalé une baisse de leurs revenus en décembre 2020, rapporte le bureau national des statistiques. Environ 29% des ménages avaient des difficultés à payer leurs factures à temps en raison de problèmes financiers.
Par ailleurs, Le consommateur mauricien se voit également confronté à une baisse de valeur de la monnaie nationale. D’ailleurs, le taux d’inflation est passé de 0,5% en 2019 à 2.5% en 2020. De manière plus concrète, ce sont les prix des produits alimentaires qui ont été les plus impactés. Parmi l’on compte des produits tels que le lait en poudre, la viande et les légumes, le poisson, fruits et grains secs.
Bien qu’il se dit conscient du fait que ce n’est pas évident pour le gouvernement de présenter des plans de soutien en faveur de la classe moyenne, Pierre Dinan est cependant d’avis que l’Etat pourrait venir de l’avant avec un plan d’aide pour aider ces personnes à rembourser leurs dettes. Mais il avance aussi que l’on ne peut cependant pas occulter le fait qu’il y a aussi bon nombre de personnes qui s’endettent pour des raisons inutiles. « Il y a aussi une catégorie de gens qui vont s’endetter pour s’acheter une voiture de luxe ou alors pour faire des paris inutiles dans les jeux de hasard. Il est donc important de faire une ligne de démarcation », dit-il.
La présentation du budget sera-t-elle une bouée de sauvetage pour ceux issus de la classe moyenne. Réponse le 11 juin prochain.
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