Avec l’enregistrement d’une moyenne de 11 cas de contamination à la COVID-19 par jour depuis le 23 mai, Maurice se retrouve dans une situation compliquée. Les autorités semblent plus que jamais dépassées par la situation. L’ancien Director of Health Services, le Dr. Vasantrao Gujadhur qui est d’avis que la situation devient de plus en plus ingérable.
Avec plus de 1000 patients qui se trouvent actuellement en quarantaine, c’est un budget d’environ Rs 2 millions que le gouvernement mauricien doit trouver chaque jour pour assurer le traitement des patients testés positifs à la COVID-19. Le traitement d’un seul patient revient en effet à Rs 2000 par jour. Il faut à cela ajouter les nombres exercices de mass testing menés chaque semaine par les éléments du ministère de la Santé, et notons qu’un seul test PCR ne coûte pas moins de Rs 2500 au gouvernement. La situation de la pandémie de la COVID-19 échappe de plus en plus au contrôle des autorités mauriciennes.
Avec d’une part une moyenne de 11 cas enregistrés par jour depuis le 23 mai dernier. Ainsi avec le nombre de cas actifs qui se chiffrent à 849 au 8 juillet, la gestion de la COVID qui est de plus en plus pointée du doigt par les autorités.

La gestion de la pandémie ne fait qu’accroître les critiques. Communication défaillante. Stratégie de mass testing qui ne porte pas ses fruits. Absence de protocole sanitaire sur les lieux de travail. Autant de reproches faites aux autorités par l’ancien Director of Health Services, le Dr. Vasantrao Gujadhur qui est d’avis que la situation devient de plus en plus ingérable.
« L’incapacité des autorités à déterminer les sources d’infections est le plus gros problème. Il n’y a pas assez de contact tracing et les autorités veulent privilégier les exercices de dépistage massif, mais ce n’est pas une stratégie gagnante », estime-t-il.
Le problème avec les opérations de dépistages massif, soutient notre interlocuteur, est qu’à travers ce genre d’exercice, les autorités sont en train d’inviter les gens à se faire tester. « Ceux qui ne veulent pas se faire tester ne s’y rendent pas », fait-il ressortir. Il faudrait selon lui privilégier les exercices de contact tracing qui sont à son sens beaucoup plus efficaces. En effet, à travers le contact tracing, les autorités peuvent brandir la Quarantaine Act pour obliger les membres du public à collaborer avec les autorités.
Approche “piece meal”
Autre stratégie pointée du doigt par l’ancien haut fonctionnaire, la communication des autorités. Il déplore le fait que les informations au sujet des cas de contamination soient communiquées au compte goutte. « Les autorités ont tendance à communiquer sur un certain nombre de cas en début de matinée ainsi qu’en soirée. Ce genre d’approche “piece meal” n’est pas bonne, car elle donne l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de cas avec pour conséquence, une banalisation de la maladie par les membres du public qui ne prennent plus les précautions sanitaires nécessaires », ajoute-t-il.
Vasantro Gujadhur se dit aussi inquiet par le nombre de cas enregistrés sur les lieux de travail. « Il y a eu des cas à la Wastewater Management Authority, à l’Université de Maurice, dans une usine à Malherbes ou encore chez Princess Tuna. Tout cela démontre qu’il y a une absence de protocole sanitaire sur les lieux de travail. Il est absolument que les bonnes dispositions soient prises sur les lieux de travail car les risques de contamination sont bien réels dans ce genre d’endroit », fait-il part.
L’ancien directeur des services de Santé se dit d’autant plus inquiet par la posture des autorités mauriciennes qui ont semblent-t-il décidé de tout miser sur la campagne ‘sel solysion vaccination’’. Tout ne repose pas dans la vaccination selon Vasantrao Gujadhur qui fait ressortir que les Seychelles ont continué à enregistrer plusieurs cas de contamination bien qu’une grande partie de sa population ait déjà été vaccinée. La campagne de vaccination qui est actuellement en cours est loin d’être efficace, avec d’une part de longue file d’attente à l’entrée des centres de vaccination. On apprend en effet qu’il faut compter en moyenne trois heures de temps pour se faire vacciner sans compter que des centaines de personnes doivent souvent faire demi-tour après avoir passé toute la journée dans les files d’attente car les doses de vaccins n’étant plus disponibles dans les centres de vaccination. Une situation qui ne laisse présager rien de bon.
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