La présidente de la SME Chambers, Maya Sewnath souligne les difficultés rencontrées par les PME mauriciennes avec les deux vagues de la Covid-19. Dans le cadre du Budget 2021/22, elle plaide pour un meilleur accès au financement pour les PMEs et des mesures visant à encourager les Mauriciens à acheter local.
Les gouvernements se sont succédés et tous ont voulu faire du secteur des PME, un pilier vibrant de l’économie mauricienne. Néanmoins, malgré le fait d’employer environ 300,000 personnes et pesant environ 40% du PIB, les PME locales ont tout le mal du monde à sortir la tête de l’eau, selon la président de la SME Chambers, Maya Sewnath. “Les PME crient au secours, nous nous étouffons”, explique-t-elle.
Cette dernière souligne que la première vague de la Covid-19 en mars 2020 a mis un coup d’arrêt aux opérations de nombreuses entreprises. “L’apparition de la Covid-19 l’an dernier, a mis un frein aux activités de nombreuses PME. Beaucoup de petites entreprises ont dû fermer leurs portes, d’autres ont dû licencier pour rester à flot”, explique-t-elle.
La deuxième vague du virus, cette année-ci, a empiré les choses, souligne notre interlocutrice. “C’est vrai que le ‘lockdown’ a été enlevé, mais certains secteurs ne peuvent toujours pas opérer. Il y a aussi beaucoup d’incertitudes, les clients hésitent à se déplacer compte tenu de la situation. Par ailleurs, votre entreprise peut du jour au lendemain se retrouver dans une zone rouge et se retrouver paralysée…”, dit Maya Sewnath.
Face à cette situation inédite qui perdure, les autorités encouragent les PME à se tourner vers la technologie. “On nous demande de vendre sur internet. Oui, mais ma question est ; est-ce que les PME mauriciennes maîtrisent-elles toutes, l’outil technologique. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire du jour au lendemain. Certaines pourront le faire, d’autres non. Il y a tout un travail de sensibilisation et de formation à faire”, affirme-t-elle.
Avec le Budget 2021/22 qui sera présenté ce vendredi 11 juin, la présidente de la SME Chambers met l’accent sur deux mesures phares pour soulager ce secteur.
La première est l’éternel accès au financement. “On voit qu’il y a de la volonté de la part des autorités pour favoriser l’accès des PMEs aux facilités de financement, mais ça bloque dans le concret. Les mécanismes pour obtenir une aide financière sont souvent contraignants. C’est un véritable parcours de combattant”, dit-elle.
L’autre mesure concerne l’accès aux marchés. “80% de ce que nous consommons sont importés, donc seulement 20% de ce que nous consommons, sont produits localement. Or, il faut dégager des stratégies pour encourager l’entrepreneuriat local, la production locale. Avec la pandémie de la Covid-19, les autorités auraient pu mettre une taxe spéciale sur les produits importés, et ainsi favoriser les produits locaux auprès des consommateurs mauriciens”, dit-elle.
Add Comment