Le déroulement de la course principale de la cinquième journée, The Raoul Halbwachs Cup, première manche du championnat des 3 ans, a fait couler beaucoup d’encre. Pour la deuxième semaine consécutive la course principale disputée sur 990 suscite la controverse.
La monte du jockey Corne Orffer sur le grandissime favori Footy Goal, dans la “The Raoul Halbwachs Cup”, n’a pas été au goût des turfistes, surtout que c’est un cheval avec un rating sud-africain de 93 et aussi un vainqueur de bout en bout sur 1200 m dans son pays d’origine.
Le jockey Orffer, suivant les instructions de son entraîneur, n’a pas permis à sa monture de combler l’écart qui s’est créé entre le 900 et le 500m pour se rapprocher du peloton de tête. Par ailleurs, à une question des commissaires lors de l’enquête pourquoi il avait amorcé son attaque à l’extérieur de Take On Me, le jockey a déclaré “I would have been fired”.
L’entraîneur de Footy Goal, Ricky Maingard, a déclaré qu’il était satisfait de la monte de son jockey et de la performance du cheval Footy Goal. Il a par ailleurs déclaré que la distance était courte pour l’aptitude de Footy Goal, et qu’il y avait deux sprinters dans cette course et qu’il n’était pas confiant en la victoire de son cheval. Aux journalistes qui lui ont demandé pourquoi avoir engagé ce cheval dans cette course, il a répondu qu’il n’y avait pas de course pour lui.
Les instructions de l’entraîneur Ricky Maingard ne tombent-elles pas sous les dispositions des Rules 205(a) et 206 des Rules Of Racing.
205. Any person who: – (a) instructs, requests or persuades or attempts to persuade a jockey to ride a horse otherwise than on its merits or in a way intended to prevent the horse achieving its best possible placing; or (b) instructs, requests, persuades or attempts to persuade a jockey deliberately to interfere with another horse or its rider so as to prevent that horse from obtaining its best possible placing; or (c) conspires with any person to commit the acts complained of in (a) and (b) above shall commit an offence and be liable to any of the penalties provided for under Rule 11(d).
206. Any trainer, assistant trainer, owner, stable supervisor, groom or other person directly or indirectly in charge of a horse who: – (a) prevents or attempts to prevent a horse from winning or from obtaining the best possible place in the field; or (b) is directly or indirectly, a party or accessory to preventing a horse from winning or from obtaining the best possible place in the field; shall commit an offence under these Rules and be liable to any penalty provided for in Rule 11(d).’
Ses instructions étaient telles qu’il n’a pas laissé au jockey Orffer, le choix d’exercer son jugement, à la lumière des circonstances de la course, pour permettre au cheval de réaliser une meilleure performance. Sur ce qu‘a dit Corne Orffer lors de l’enquête, mardi dernier, et qui n’a pas été démenti par Ricky Maingard, le jockey aurait agi “under duress”.
Car, même s’il savait que les instructions de son entraîneur n’étaient pas les meilleures, en la circonstance, il était dans l’obligation de les suivre par crainte de perdre son emploi. En imposant à son jockey de suivre ses instructions à la lettre, quelles que soient les circonstances de la course, n’a -t-il pas “deprive the horse from running on its merits”?
Le jockey n’est-il pas coupable sous les Rules 207 et 208(a) pour s’être comporté comme il l’a fait sur Footy Goal? Voici ce que disent ces Rules :
207. When riding in a race, a jockey shall allow his horse to run on its merits. Where a jockey contravenes this provision, the jockey shall commit an offence and shall be liable to a suspension or disqualification not exceeding 5 years and to a fine of not less than 50,000 rupees and not exceeding 1 million Mauritian rupees.
208. When riding in a race, a jockey shall: – (a) take all reasonable and permissible measures to ensure that, throughout the race, his horse is given the full opportunity to win or obtain the best possible place in the field.’
Les commissaires des courses ont-ils tenu compte des Rules 205(a) et 206 en ce qu’il s’agit des instructions de l’entraîneur Ricky Maingard? S’ils n’ont pas jugé bon de lui rappeler ce que prévoient ces Rules, il importe à la Gambling Regulatory Authority de rappeler à l’ordre les intéressés à l’effet que chaque partant dans une course doit courir sa chance.
Les explications de l’entraîneur et de son jockey n’ont pas convaincu grand monde, sinon les commissaires des courses.
L’augmentation de 2% sur les paris, préconisée dans le budget, même si la situation économique est des plus difficile, vient compliquer la situation pour les propriétaires. Car cette augmentation va encourager les turfistes vers les bookmakers clandestins et cela affectera le chiffre d’affaires des bookmakers des opérateurs du Tote.
Les revenus du MTCSL seront par conséquent affectés et il ne pourra envisager d’augmenter les ‘stakes money’. Les techniciens du Ministère des Finances ne semblent n’en avoir cure, tombant dans le ‘politically correct’, pour ne pas dire dans la facilité.
Par contre il y a d’autres mesures qui vont assainir les courses conformément aux recommandations par rapport au FIAMLA, telles l’obligation faites aux organisateurs de paris de soumettre un rapport sur le nombre de gains qui dépasse Rs 20,000 au lieu de Rs 50,000 et également la mise sur pied d’un Horse Racing Division à la GRA, comme l’avait préconisé le rapport Parry.
Le monde des courses est en mode de changement en ligne avec les réalités économiques et financières du monde, et pour le meilleur. Le temps de la politique de l’autruche est révolu. Pour faire avancer les choses, il faut du courage et de la persévérance. Ce sont les qualités que doivent démontrer les acteurs du secteur hippique pour relever les défis post-Covid 19.
K.S.B
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