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Joe Lesjongard dévoile le modus operandi pour atteindre 60% d’énergie renouvelable

Joe Lesjongard | Ministre des Utilités Publiques

L’objectif du gouvernement mauricien est de cesser d’utiliser le charbon pour la production énergétique d’ici 2030, tout en augmentant la production d’énergie renouvelable à 60%. Réalisable ou pas? Le ministre Joe Lesjongard qui y croit fermement a dévoilé le modus operandi pour y arriver, au cours des débats sur le Budget.

Il est donc impératif que de nouvelles sources d’énergie renouvelables soient utilisées pour augmenter la production d’électricité. Une des mesures phares du Budget 2021/22 est de jeter les prémices pour que le secteur de l’énergie renouvelable devienne un pilier de l’économie mauricienne. Le ministre des Utilités Publiques, Joe Lesjongard, est revenu sur le modus operandi pour atteindre cette ambition, dans son discours budgétaire. 

Selon l’IRENA (International Renewable Energy Agency), le secteur des énergies renouvelables peut créer le double du nombre d’emplois que celui du secteur conventionnel, c’est-à-dire la production de l’énergie à travers l’énergie fossile, a-t-il dit au Parlement. 

Il a souligné que l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effets de serre du pays de 30 % d’ici 2030. 

Une ambition qui sera soutenue par la décision budgétaire sur l’élimination du charbon d’ici 2030. “Cette décision nous aidera à réduire beaucoup plus nos émissions de co2 que ce taux de 30%”, a déclaré Joe Lesjongard. 

Le plan d’action « renewable energy roadmap 2030 » pour la production d’électricité à base d’énergie renouvelable sera conséquemment en passe d’être revu pour définir le programme afin d’atteindre l’objectif fixé.

“Nous allons efficacement utiliser notre réseau intelligent (smart grid) afin d’optimiser et de coordonner la production, la distribution et la consommation d’électricité. En se faisant nous allons améliorer l’efficacité énergétique et la fiabilité de notre réseau électrique”, a expliqué Joe Lesjongard. 

La mise en place d’un national biomass framework annoncé dans le budget est un autre élément important pour la réalisation de cette ambition. Le prix garanti de Rs 3,50 kwh, autre mesure budgétaire, devrait rebooster la production de la canne à sucre. 

Plusieurs études ont été faites pour définir une stratégie pour l’utilisation de la biomasse à Maurice. L’Agence Française de Développement avec la collaboration de la société Nodalis avait défini des stratégies pour soutenir le développement de la bio-électricité à Maurice. Nodalis a recommandé le développement et l’utilisation d’autres sources de biomasse telles que le bois, les plantations forestières et la canne à sucre, entre autres pour soutenir le secteur de la biomasse. 

Par ailleurs, on apprend que le Central Electricity Board (CEB) a lancé un “Request For Interest” (RFI)  pour des centrales hybrides. Les investisseurs locaux et étrangers seront ensuite appelés à soumettre leurs propositions.

“L’une des conditions majeures pour une meilleure intégration de l’énergie renouvelable sur notre réseau concerne l’installation des batteries”, a expliqué le ministre de tutelle. “L’énergie solaire et éolienne sont des sources d’énergie “variables” et sont affectées par les conditions météorologiques. Nous devons installer des batteries afin de corriger ces fluctuations”, a-t-il ajouté. 

Le pays a déjà installé 4 MW de batteries, qui sont déjà en service. Ce stockage est suffisant pour sa production actuelle de 104 mw d’énergie solaire. 

La ferme solaire de Tamarind Falls verra sa capacité de 2 mw étendue à 10 Mw. Le contrat a été alloué à la firme indienne BHEL (Bharat Heavy Electricals Limited). Le projet sera opérationnel en août 2022.

Le CEB a aussi mis en route des batteries additionnelles de 14 mw. Joe Lesjongard affirme que 10 seront opérationnelles le mois prochain alors que que les 4 autres le seront en septembre 2021.

Un exercice d’appel d’offres a également déjà été enclenché pour l’installation de 20 autres MW de batteries. 

Le budget actuel fait lui provision de 40 mw de batteries.

Le troisième potentiel de production d’énergie renouvelable est l’éolien onshore ( installé à terre ) et offshore ( dans la mer). Un parc éolien de 9.35 mw est déjà opérationnel dans le nord-est de l’île et d’autres parcs devraient voir le jour dans les autres. 

Le CEB lancera notamment les procédures d’appels d’offres pour un parc éolien de 40 mw qui sera opérationnel en 2024.

Offshore

De nombreux scientifiques et ingénieurs respectés dans le monde entier ont fait valoir que les océans peuvent contribuer à l’abandon des combustibles fossiles à l’échelle mondiale et peuvent changer la donne, en particulier pour les petits états insulaires en développement. A l’avenir un autre élément important, de la nouvelle feuille de route 2030 pour le secteur de l’électricité sera l’éolienne offshore”, a affirmé Joe Lesjongard.

 L’éolienne offshore devrait nous aider à avancer vite dans le secteur de l’énergie renouvelable, selon lui. “La production d’énergie éolienne offshore est utilisée massivement en France, au Royaume-Uni, en Ecosse, en Norvège mais aussi aux Etats-unis, au Japon et à Singapour. Nous allons solliciter l’expertise et l’expérience de ces pays”, a-t-il annoncé. 

Avec tous ces projets, le ministre prend donc l’économie verte en plein galop.