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Reprise des travaux de la “Court of Investigation” sur le naufrage du Wakashio

Wakashio Oil Spill - An Ecological Disaster Mauritius will never forget
MV Wakashio | @Mauritius Explored

Le marathon de la “Court of Investigation” sur le naufrage du Wakashio continue avec une séance prévue ce mercredi 23 juin. Les travaux ont débuté le 19 janvier 2021. La Court of Investigation est présidée par l’ancien juge Abdurrafeek Hamuth assisté de Jean Mario Genevieve, ingénieur maritime et expert maritime et de Johnny Lam Kai Leung, expert maritime également.

Les membres d’équipage ainsi que le capitaine, l’Indien Sunil Kumar Nandeshwar, du MV Wakashio ont été les premiers à être interrogés par la Court of Investigation dont les travaux ont débuté le 19 janvier dernier. Rien que le mois dernier, les témoins étaient déjà nombreux à défiler. 

A commencer par l’ancien Port Inspector de la Mauritius Ports Authority, le capitaine Alan Stephen. Interrogé le 18 mai dernier, il est revenu sur la chronologie des événements lors du naufrage du vraquier, le MV Wakashio, le 25 juillet 2020. Selon le capitaine, les autorités compétentes auraient déjà dû installer des bouées après le naufrage du MV Benita.

Il a aussi souligné qu’un rapport devait être rédigé par le capitaine après le naufrage d’un navire et l’envoyé à la NCG et le ministère de l’Environnement pour les prévenir qu’il y a du fioul dans le navire. “Je doute que ce capitaine l’ait fait. Les experts locaux ont peut-être fourni des informations qui ne sont pas correctes. Il y a eu peut-être négligence de la part des autorités”, a-t-il dit. 

Le PC Ujoodha a ensuite été interrogé, le 19 mai, sur son rôle en tant qu’officier chargé de surveiller l’écran de C-Vision. Pour rappel, le c-vision est un écran sur lequel le mouvement des bateaux dans les eaux territoriales de Maurice peut être vu. Ce dernier a aussi donné des informations sur le rôle du NCG et sur les événements qui ont précédé le naufrage du MV Wakashio. 

Toutefois, l’information à retenir est que le PC Ujoodha a avoué qu’il n’a regardé son écran  qu’une seule fois alors que le navire s’approchait de la côte. C’est vers 18h05 qu’il a vu le Wakashio à 11,5 miles nautiques de Maurice. Il a expliqué que le Wakashio n’était pas considéré comme une menace à ce moment précis, et qu’il n’avait reçu aucune indication des autorités en ce sens. Le PC Ujoodha a aussi ajouté que le Wakashio se trouvait à 6 milles nautiques à 19h10, et qu’il a contacté le Coastal Surveillance Radar System (CSRS) de Pointe du Diable pour qu’ils puissent prendre contact avec le capitaine du bateau. 

Autre officier de la NCG à être auditionné est le PC Armoogum, le 25 mai, qui a lui expliqué que les premiers à s’être rendus sur le site du naufrage étaient lui-même et les PC Jummun et Baboa. Ce dernier a affirmé que la NCG avait reçu un appel les informant d’un probable naufrage, et qu’ils se sont rendus sur le site vers 20h20. 

Le PC Armoogum a aussi relaté qu’ils avaient du mal à voir à cause de l’obscurité et de la pluie. Toutefois, quand ils se sont approchés du vraquier, ils ont noté que l’avant du navire se trouvait sur les récifs. Ils ont de ce fait communiqué la situation au poste de Blue-Bay. Selon l’office de la NCG, le navire n’émettait aucun signe de détresse pour une aide de la NCG. Autre témoin à être auditionné le même jour, après le PC Armoogum était le PC Jagarnath, qui a lui fait savoir qu’il n’y a aucun radar de Grand-Gaube à Pointe-du-Diable et que celui de Souillac ne fonctionnait pas. 

Autre témoin, est le négociateur syndical Jean-Yves Chavrimootoo. Lors de sa déposition le 27 mai dernier, il a soutenu que selon lui, la MPA a failli à ses responsabilités en refusant d’intervenir lors du naufrage du vraquier. 

Mono Bunwaree, ex-Senior Lecturer in Mathematical Physics à l’université de Maurice, est lui venu avec une théorie, que le naufrage du Wakashio était délibéré. Selon ce dernier, l’équipage était à bord du MV Wakashio pendant une longue période de temps due à la pandémie de la COVID-19. 

Mono Bunwaree a aussi souligné que le vraquier était drossé sur les récifs de 90 degrés, “parfaitement orienté et parfaitement dirigé comme un œil de taureau.” 

Quant à Nalini Burn, économiste et sociologue, elle a fait ressortir que la région du Sud Est aurait fallu être décrétée comme une zone de “fragilité et de sensibilité”. Elle a également souligné l’absence du Labour Record des membres d’équipage.