Du plastique qui flotte dans les caniveaux, des boîtes de conserve jonchant le bas côté de la rue, des cannettes de bière et de boissons gazeuses, des bouchons, des capsules. Bref, de tout qui pollue et qui enlaidit le paysage dit carte postale de notre île. L’artiste Kan Chan Kin a fait sien le concept ‘Trash to Music’. Et fait des miracles.
Ce jeune homme, qui se dit volontiers artiste et activiste, se veut un militant avant-gardiste qui se bat pour la sauvegarde de l’environnement sans être un Vert certifié, au sens politique du terme.
Ainsi, Kan invite ceux et celles qui ont un tantinet côté vert et qui sont irrités en voyant le je m’en foutisme qui est devenu la norme et non plus l’exception de jeter un oeil sur ses oeuvres. Pour cela, il s’est adjugé du renfort de l’Agence Française de Développement (AFD), à travers le fonds METIS, et de quelques sponsors aux couleurs locales pour la tenue de ‘Trash to Music Expo’ qui se tiendra au Caudan Arts Center du 25 novembre au 15 décembre prochains.
“Notre mode de vie est synonyme de gaspillage et il est impérieux d’adopter un mode de vie durable. Les ordures sont devenues partie prenante de notre environnement, les animaux meurent. C’est pour cela que je transforme les ordures en instruments de musique, du recyclable, un processus créatif et il nous faut instiller en nous la responsabilité de sustainability. D’où le concept Trash to Music’”, estime Kan.
Un petit exemple d’un instrument construit à partir d’une bouteille en plastique : une ravane carré. Simple et magnifique à la fin. Une tringle qui traîne, des clous, un staple gun, une scie à métaux, un genre de séchoir ou l’équivalent pour chauffer le plastique et le raidir autour du cadre en bois. Chauffé à point, le plastique va épouser les contours du cadre pour rendre un son de ravane plaisant. Comme cela, d’autres instruments, comme les djembés, les tambours, les flûtes traversières, entre autres, deviennent vivant de quelques détritus jetés ici et là et qui nous pourrissent la vie quotidienne.
En y regardant de plus près, on y constate un zeste de pédagogie sous le couvert du recyclage tous azimuts. Un détour en vaut la chandelle, car vous serez étonnés de ce qu’on peut fabriquer d’un moins que rien. Comme quoi, Kan nous fait un tour de magie comme un artiste et un activiste qu’il est dans l’âme.
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